« Ornitho-logis » 🐦
L'architecture en ville est, le plus souvent, pensée uniquement par et pour les Hommes. Et si nous y accueillions les oiseaux qui nous entourent ? Le déclin des oiseaux et des insectes est une des causes des activités humaines. En milieu urbain, nous cherchons à éliminer systématiquement toute forme de vie considérée comme "nuisible", en y installant différents dispositifs. Notamment : pics anti-oiseaux, façades rénovées dépourvues d'anfractuosités où les oiseaux cavernicoles pouvaient nicher auparavant, ou encore utilisation de produits phytosanitaires, véritables poisons à retardement. En effet, les pesticides se révèlent nocifs pour toute forme de biodiversité : à la fois pour les fleurs, les insectes qui butinent ces fleurs, et finalement les oiseaux qui se nourrissent de ces insectes...
Nous oublions parfois aussi le fait que nous vivons avec des oiseaux en ville. Pourtant, l’accès à la nature est un besoin vital pour l’Homme, contribuant à son bien-être général. Selon de nombreuses études, les chants d’oiseaux nous apaisent. Pouvons-nous faire en sorte d’éviter que les printemps deviennent silencieux, comme le souligne Rachel Carson, figure emblématique des débuts du mouvement écologiste dans les années 50 ?
Le projet « Ornitho-logis » cherche à employer la verticalité présente en ville, en particulier sur le bâti, afin de favoriser un cercle vertueux de biodiversité. Cette idée a pris racine dans le principe des murs biodiversitaires déjà existants, à l’image de ceux conçus par Chartier Dalix, ou encore celui disposé au Musée du Quai Branly.
Chaque élément architectural a sa propre fonction : soit pour les oiseaux, les insectes ou les plantes. Inspirés des parements et des briques, ces modules peuvent être accrochés aux murs à l’aide de crochets, ce qui évite les abîmer. Ce dispositif peut en effet être aisément enlevé et déplacé ailleurs.
La céramique, matériau résistant et polyvalent, se prête bien à cet usage. La faïence, poreuse, permet de garder l’humidité pour que le végétal prospère. Quant au grès, il tient particulièrement bien aux variations de températures, ce qui lui évite d’éclater sous le gel hivernal, et garder la fraîcheur lors de la chaleur estivale.