FAITES DU BRUIT
La céramique est depuis les temps les plus reculés utilisée pour fabriquer des instruments de percussion puisque c’est évidemment un des domaines de prédilection de la céramique, on connaît par exemple la darbouka, le djembe, le bongo et le udu. La production moderne s’oriente vers l’utilisation du métal voire du bois du fait de la fragilité de la céramique. Cependant la céramique possède des propriétés acoustique que ces autres matériaux n’ont pas. Le udu est un instrument de percussion traditionnel par excellence réalisé traditionnellement au colombin. On en joue pour sa simplicité d’utilisation et sa facilité de transport mais il reste cependant peu connu. Il a un réel rapport au rythme et met directement en scène le corps. Mon but est de le faire connaître au grand public, d’utiliser le maté- riau terre afin de réinterpréter les techniques traditionnelles et de réaliser des pièces avec des modes de fabrication différents et une forme plus contemporaine pour tester les modifications de sonorités. Chaque terre est différente et pos- sède ses propres caractéristiques. La porcelaine, par exemple, se ré- tracte énormément au séchage, se vitrifie à haute température et a une mémoire de forme hors du commun. En effet si l’on essaye de rétablir la forme de base d’une pièce déformée, elle restera marquée par sa déformation lors de la cuisson. Si la terre est cuite à haute température, la terre va se vitrifier et alors la pro- pagation du son sera très amoindrie tandis que si la terre est cuite à plus basse température, l’objet restera poreux (la terre ne se ferme pas) ce qui laisse passer l’air et vibrer la terre pour obtenir une meilleure propagation du son et donc une meilleure résonance. Une terre vitri- fiée sera alors très lisse est froide au toucher tandis qu’une terre poreuse sera elle très rugueuse. Ainsi l’on peut jouer avec les différentes propriétés de chaque terre pour arriver à des résultats totalement divergents.