LES FOSSILES DE MARS
Une équipe de scientifique menée par l’ISA (International Space Agency) et dirigée par l’excentrique professeur Lindenbrock, entreprend la première mission habitée sur la planète rouge : Mars Human Exploration. Après des semaines de recherches effrénées, ils découvrent, cloisonné dans les profondeurs de la planète, un écosystème qui semble avoir échappé à l’évolution. Les entrailles de Mars révèlent trois familles d’organismes vivants dont les spécimens foisonnent sur les parois rocheuses et humides des failles souterraines de la croute martienne. à la fois primitifs et complexes, ces organismes observables à l’oeil nu végètent calmement dans l’obscurité. L’expédition arrivant à son terme et fort de sa découverte, l’équipe retourne sur Terre afin d’étudier les trois familles d’organismes vivants qui ont été prélevées. Une fois arrivés sur Terre, et malgré leur conditionnement reproduisant les conditions atmosphériques de Mars, tous les êtres vivants se sont fossilisés, asphyxiés par l’oxygène terrestre, révélant ainsi des carcasses sculpturales qui s’apparentent à des squelettes. Cette découverte troublante interroge la sphère scientifique sur une nouvelle forme de vie jusqu’alors profondément inconnue pour l’homme mais compromet également tout espoir d’investigation scientifique : ces organismes dénués de vie deviennent alors des objets de contemplation, les reliquats pérennes de la vie sur Mars.
De l’analyse graphique de trois organismes vivants terrestres et de certaines caractéristiques du vivant sont nées trois espèces martiennes, le folium pentagonus, le scala incrementum et le ramus poculum, respectivement caractérisées par le motif pentagonal, la stratification et la ramification. Ce dialogue avec la nature et les formes qu’ont y retrouve permet d’en créer de nouvelles, constitutives d’un écosystème jusqu’alors inconnu pour l’homme.
À mis chemin entre le concret de l’approche scientifique et la fantaisie de l’imaginaire, la céramique, alliée au numérique, s’inscrit alors dans une fonction de fossilisation des formes du vivant. Ce projet est également un dialogue entre processus biologique et processus créatif. Les formes évoluent, se complexifient et s’adaptent aux techniques utilisées, au même titre que la morphologie d’un organisme vivant s’adapte à son environnement. Le langage plastique utilisé devient autonome et peut continuer à se décliner et à évoluer.