S6.
DÉBORDEMENT D'INTIMITÉ
La Transgression comme Questionnement de la Norme
PROJET DE DIPLÔME
VESTIAIRE D'OUTILS D'EXPRESSIONS TEXTILES
DÉBORDEMENT D’INTIMITÉ parle d’une intimité de pensée, concentrée au sein du corps avant d’être expulsée. DÉBORDEMENT D’INTIMITÉ parle d’une colère trop longtemps retenue qui finit par jaillir de manière imagée. C’est un questionnement entre la transgression des limites de l’intimité, exposée à l’autre, et la transgression de ses propres limites de contenance. Pour ce faire, ce projet vise la production d’un vestiaire d’outils d’expression textile à manipuler afin de révéler notre moi le plus profond jusque dans sa dimension physique : nos entrailles, nos viscères. Ce que nous ne sommes jamais censés voir et faire voir. Le fruit de ces travaux sera une performance filmée, d’une personne détruisant sa membrane (textile) et ses organes (textiles). Il y a volonté de choquer, de faire voir frontalement, de révéler et de faire comprendre ; mais il y a aussi volonté de sublimer, d'aseptiser et de rendre accessible de manière palpable ce qui n’est pas au premier abord.
DÉBORDEMENT D’INTIMITÉ n’est pas voué à se limiter à la colère. Il est voué à expliquer à autrui et à lui faire accepter tout sentiment traversé par le moyen de la catharsis.
S3. TISSAGE NUMÉRIQUE
TISSAGE EN TROIS DIMENSIONS / DESIGN PROSPECTIF
Mêler contemporanité et tradition ancestrale, c'est ce que je cherche à faire en tissant numériquement. J'ai la capacité de travailler la série parfaite, comme la série différenciée. Je questionne les limites de l'artisanat et de l'industrie.
Les déclinaisons s'opèrent, des formes, des couleurs, des additions de matières. Chaque résultat est composé des mêmes éléments mais reste unique.
Dans la pratique, j'utilise une série de trames (lignes entrecroisées) ainsi qu'une série de vases tous différents les uns des autres. Je les combine et les duplique afin de créer des suites d'objets qui se complètent et qui se font écho entre eux.
Finalement, je donne vie à cet objet, lui donnant une fonctionnalité particulière : la lampe.
S1. DÉ-COUTURER / DÉ-FILER
CORPS / DÉCONSTRUCTION
Les notions construire/déconstruire, filer/défiler, coudre/découdre, évoquent une réinvention de l’existant par réutilisation de ses éléments. Au travers de celles-ci, on revisite un principe commun, qui est pour moi le patron d’une chemisette quotidienne, afin créer une pièce textile peu commune. Ces vêtements quotidiens semblent contraints à une seule et unique proposition, pourtant, en faisant l’upcycling de son patron, on le découvre illimité, proposant une infinité de formes et de solutions. Après avoir déconstruit la chemisette, c’est au travers de règles du jeu que je construirais une pièce textile nouvelle. J’ai donc commencé par analyser cet existant. Tout d’abord d’un point de vu extérieur, décrivant ses formes et son tombé, le décortiquant mentalement, puis d’un point de vue intérieur, le disséquant dans le réel, cherchant à comprendre son montage et sa technicité. Au travers de ces deux déconstructions, la chemisette devent élément de fascination.
Ainsi, après cette déconstruction vient l’étape de la reconstruction que j’opère autour de la règle défragmenter les pièces en 4 dans le sens du biais sous forme de patron miniature en papier. J’ai alors pu prendre conscience de la création de volumes, de déformations, voire même d’absurdités. C’est la réflexion par la main, réflexion par la maquette. En effet, il est impossible de concevoir ces expérimentations par l’esprit puisqu’elles prennent en compte les lois du hasard.
En accord avec cette règle de fragmentation, j’ai décidé de réassembler des pièces grâce à des coutures lâches à 45° entre chaque élément, les laissant tomber, comme si elles étaient en train de se découdre. La rigidification textile a aussi une grande importance dans mon travail car elle va permettre aux pièces de se tenir comme une architecture corporelle qui se défait, qui tombe, lourde et dure, source de séparation des pièces.