Caractère Illisible,
un secret peut en cacher un autre…
Projet de diplôme
Qui ya-t-il de plus fragile qu’un secret, une pensée, un fait, un songe caché aux yeux du monde. Une chose que l’on garde précieusement, un témoin d’un événement passé, rappelant bon et mauvais moment.
Le secret est une canalisation d’émotion, renfermant l'état le plus substantif d’un corps. Parfois incrédule aux images enfantine, parfois noir aux couleurs de cauchemar. Le secret c’est une chose qu’on garde pour soi, qu’on partage avec quelques personnes.
Sous son poids l’implosion peut être irréversible, alors par tous les moyens on essaye de s’en libérer. Plongé au coeur de l’intimité l’écriture n’a de cesse de fragmenter la réalité. Nicher au plus profond des âmes elle rend tangibles les émotions par des mots capables de transposer notre essence.
Car finalement un secret n’est-il pas la chose la plus intime à exploiter ?
La céramique, art du feu, a cette particularité de conserver et d’être pérenne. Cependant elle garde une certaine fragilité, elle se casse, restante destructible aux yeux du monde. Cela fait d’elle un support à la fois fugace et tangible pour de telles pensées volatiles.
«Confiez-moi un secret», et la curiosité se muera en enquête, à mesure qu’on progresse, les mots percutent et un souvenir émerge à l'ombre des secrets des autres. La céramique deviendra t-elle un support exutoires par l’écriture? Un support qui se verrait octroyer un traitement libérateur? Par le feu, par le geste, par la communion avec la matière. Gravé dans la terre puis altéré par la matière afin de sceller des secrets à jamais.
J’ai lu pas moins d’une centaine de bouts de papier. Des bouts de papier griffonnés à la va vite dans le train ou des bouts de papier logiquement construits en chemin. J’ai lu des mots impactants, des pensées intimes, des idioties, des vestiges d’amours, des douleurs de toujours. J’ai pris le temps de lire chaque mot, chaque phrase, de comprendre la calligraphie, d’explorer chaque faute d’orthographe, d’analyser chaque ligne.
Et puis comme collectionneur, j’ai trié, classé, numéroté et archivé chacune de ses pensées, de ses traces de vie, de ses moments intimes. Des mots que l'on m'a confiés par besoin, par deuil, par envie, par confiance, par déboire. Des émotions que l’on m'a transmises pour les accepter, pour les extérioriser, pour se sentir valorisées, pour se sentir exister, ou tout simplement pour oublier. J'ai ré-écris chacun de ses petits mots afin de les rendrent tangibles sans pour autant les rendrent lisibles.
Et puis comme étalagiste inconvenant. Je vous les sert tels des plats d’argent, je vous livre l’intimité d’autrui. Non pas sans mal, vos scrupules vous poussent à lire, à déchiffrer, à rassembler chaque caractère complexifié. Vous devenez voyeur, la gène dans le corps à vous tordres, à vous rapprocher afin étancher votre curiosité.
De ses visages anonymes vous ne pouvez en voir que les lignes, même pas un nom pour vous aider, ni même une photo pour rationaliser, je vous donne simplement des mots qui se répercutent vos maux.
Dans la poursuite d’un travail typographique j’ai travaillé avec diverses machines alliant ainsi travail numérique et céramique. Un travail de recherche typographique et de combinaison numérique de lettre à été fait en amont pour pouvoir ainsi les travailler sur d'autre support.
- Création d'outil d'estampage (tampon) à l'aide d'une machine 3D plastique
- Création d'outil pochoir à l'aide de la découpeuse laser
- Création de module en grès d'irak à l'aide de l'imprimante 3D céramique